La province Sud innove avec une initiative inédite : les Zones Maritimes Équipement Léger (ZMEL). Plus communément appelées « bouées connectées », ces infrastructures offrent une solution novatrice pour concilier le plaisir des plaisanciers avec la préservation de l’environnement. Les premières « Bouées » seront officiellement connectées mardi 19 décembre en baie de Kuto.
« C’est un projet d’une envergure sans précédent en Nouvelle-Calédonie, voire dans tout le Pacifique Sud, » nous situe Raphaël LARVOR, Directeur du développement économique et du tourisme de la province Sud. « Les ZMEL, ou bouées connectées, existent déjà ailleurs, notamment dans les Caraïbes et l’Atlantique. Cette approche offre une garantie sur les résultats, une assurance que cela fonctionne. »
Une innovation numérique au service de l’environnement
Ce dispositif pourrait venir résoudre un dilemme environnemental, comme nous l’explique Pierre-Olivier BERTHEAU, Chef de projet Tourisme durable à la Province Sud : « La motivation principale derrière les ZMEL est de répondre à la question cruciale : est-ce qu’il est de bon ton de permettre aux plaisanciers de planter leur ancre n’importe où au mépris du respect de l’environnement ? Les bouées connectées offrent une réponse sensée à cette problématique en offrant une alternative à l’ancrage anarchique. »
Mais comment ça marche ces bouées connectées ? « Nous avons fait le choix de rendre ces bouées connectées accessibles via sudtourisme.nc, et identifiable grâce à un numéro unique. L’application mobile ‘Connect Kuto’ permet aux plaisanciers de réserver leur bouée. Elle nous signale aussi lorsqu’un bateau est amarré, pour constituer une base de données cruciale à la compréhension de l’utilisation des infrastructures et à la prévention de tout impact sur l’écosystème marin », explique Pierre-Olivier BERTHEAU.
Un service d’amarrage « augmenté »
Les ZMEL ne permettent pas seulement aux plaisanciers de bénéficier d’un amarrage sûr comme le rappelle le directeur Raphaël LARVOR. « Nous offrons également des services hors bouée, tels que l’accès aux toilettes de la baie, le Wi-Fi, des points d’accès sécurisés à la plage pour les annexes, et des informations touristiques via le point d’information Sud Tourisme. »
L’amarrage à une bouée connectée sera possible moyennant un coût de 2500 XPF par nuitée.
Mise en œuvre et perspectives de développement
La mise en œuvre du dispositif ne s’est pas faite toute seule, tel qu’en témoigne Raphaël LARVOR : « La démarche a été longue et complexe, impliquant un appel d’offres, la coordination des contraintes d’occupation maritime, des études d’impacts, des actes coutumiers, et une collaboration étroite avec les associations environnementales. Il a fallu beaucoup de temps et de pédagogie pour surmonter les réticences et garantir l’adhésion de tous les acteurs. »
Le dispositif est d’abord mis en place dans la baie de Kuto et « ce n’est pas fortuit, car c’est le seul endroit où l’on peut mouiller à l’île des Pins, rappelle Pierre-Olivier BERTHEAU. Dans un premier temps, nous avons préféré une approche à taille humaine, privilégiant la qualité sur la quantité, en concertation avec les populations locales. »
Cette première étape est cruciale car elle conditionne aussi l’avenir du dispositif. En fonction des retours, il serait possible d’étendre progressivement les ZMEL à d’autres zones. « L’objectif ultime est de maintenir un développement touristique régulier, respectueux de l’environnement et toujours dans le respect du dialogue avec l’ensemble des parties prenantes », conclut le directeur du développement économique et du tourisme de la province Sud.
Une fabrication locale
Au cœur de l’initiative novatrice des Zones Maritimes Équipement Léger (ZMEL) en Nouvelle-Calédonie, la conception et la fabrication locale des bouées se distingue comme un élément clé de l’inscription du projet dans une démarche écologique globale. L’entreprise GEMCO supervise la production et l’installation des blocs de béton tandis que les bouées elles-mêmes sont produites par KATKA, mettant en avant l’engagement envers l’économie locale et le développement durable. C’est seulement pour la partie électronique et la solution connectée que le projet fait appel à NAUTIC SPOT située hors territoire. Cette approche ancrée localement témoigne de la volonté des initiateurs du projet de promouvoir un développement durable dans le paysage touristique de la Nouvelle-Calédonie.